116-117 | 2009 Anthropologie, psychanalyse et État
Second numéro du Journal des anthropologues (1996, 64‑65) à aborder les rapports sociaux entre anthropologie et psychanalyse, ce volume se centre sur les postures adoptées par les anthropologues et les cliniciens. Il ne s’agit donc pas de participer à l’élaboration d’un édifice théorique magistral où se rejoindraient utopiquement les deux disciplines, avec leurs bagages historiques de connaissances accumulées sur le mode des diverses tentatives d’anthropologie psychanalytique, lesquelles furent souvent peu à même de laisser s’épanouir le questionnement portant sur le terrain, la méthode et l’objet. Partant de leurs pratiques au présent qu’ils questionnent dans une volonté de distanciation, les auteurs offrent au regard un ensemble varié de positions et de points de vue sur des segments particuliers de leur activité herméneutique. Cette perspective entre en écho avec la thématique de l’empathie qui a nourri le précédent numéro du Journal des anthropologues, tout en s’inscrivant dans une optique différente. L’empathie est en effet une attitude parmi d’autres, qui met en jeu des affects et des pulsions considérés en l’occurrence comme un levier de l’investigation ethnologique, ou pour le moins un instrument dépositaire d’une utilité relative. D’une certaine manière l’empathie est ainsi l’antithèse de l’attitude d’écoute et d’interprétation du psychanalyste même si les anthropologues montrent la richesse des tentatives d’en démonter les ressorts en se penchant sur leurs terrains et en décortiquant le tissu des relations interpersonnelles où ils se sont immergés.
Fri Sep 7 00:32:20 2012 - permalink -
-
http://jda.revues.org/3431